mardi 4 janvier 2011

Utilisation de vos dons

Vos dons                         liquide 1470 euros
                                              Chèques 2830 euros
            Soit           11266000 arriaries   (1 euro =2620 ar)
Dépenses
-Henriette                                  7.416.050    (65%)
- Frère Gilbert                           1.000.000
-Holy (soins orphelins)                826.000
-“enfants du soleil”                      656.000
 (Don et aide animateurs) 
-« Les yeux ouverts »                  105.000
(Aide à un couple + enfant)
- Antoine                                        480.000
Achat « pousse-pousse »
          « Aide a l’installation »
-Perline
Achat vêtements
« Aide à l’installation »                 250.000
Frais financiers
« Transactions bancaires »          144.100
                                                     ---------------
                                                     10.877.150 Ar
(Reste 148 euros soit   388.850 Ar)

lundi 3 janvier 2011

Plus de détails

                      Vous avez déjà reçu il y a quelque temps un petit compte rendu de notre séjour avec quelques photos. J‘espère qu’il a été explicite même si nous ne nous sommes pas revus depuis.
                      A ces actions il fallait rajouter quelques réflexions. Tout d’abord, avant de partir, et suite à l’année  dernière, nous avions préparé et prévu des actions ciblées…une suite en fait.
Cela n’a pas été possible  pour partie et pour des raisons vraiment indépendantes de notre volonté. Dommage bien sur, mais quand il y a tout à faire, on se retrouve vite devant des situations d’une telle urgence qu’il n’est pas nécessaire de réfléchir très longtemps pour se projeter dans l‘action, la rencontre, l’échange.
                Tout le séjour s’est déroulé de rencontres en rencontres, les unes dépendant souvent des autres. Mais toutes exprimant la détresse, la pauvreté et la nécessité d’urgence d’une aide sans laquelle ce pays n’existerait pas : résultat d’une crise politique, conséquence d’une réelle corruption à  tous les niveaux. Là aussi les dollars, les euros, les yens ou les autres monnaies ont pris la place du cœur ou des sentiments.
 Pour la grande majorité de la population le problème majeur n’est pas la santé, l’éducation ou autres problèmes de nos sociétés, mais simplement : que mangerons-nous ce soir ? Demain ? Cette année encore, conséquence de la sécheresse actuelle (début décembre) le riz n’est pas planté – un mois trop tard, donc les rendements s’en ressentiront. Alors il faudra importer et les prix montent déjà.
Le prix du kg de riz est de 1200-1400 Ar (1/2 euros). Le riz est leur aliment de base. Pour une petite famille un kilo est le minimum à trouver par jour. Et c’est aussi pour beaucoup le salaire d’une journée de travail (même  à casser les cailloux, sous le soleil ! comme vous l’on montré quelques photos).
                     Si vous avez consulté notre bilan financier (vous nous feriez un plaisir de le faire) vous pourriez constater que notre principale action s’est déroulée au bénéfice d’ une petite ONG locale, HEMIMTSOA (qui signifie « beaucoup de bonnes choses »). 65% de vos dons ont donc permis la construction d’une petite école gérée par Henriette qui, à son veuvage, s’est consacrée à  l’accueil de 24 orphelins qui sont désormais ses enfants et à qui elle consacre toute sa vie. On peut admirer !... Sur ses fonds propres et quelques dons, elle scolarise en plus une centaine d’enfants de son quartier et procure un salaire à 6 professeurs (15 euros par mois .Ce n’est plus un métier, c’est une vocation).
                              Une autre réalisation qui n’était pas prévue : la rencontre avec Tsiory ! Résultat là encore d’une expérience tellement riche de perspectives.
Imaginez une petite fille de 8 ans que l’on soustrait à la rue. Un père inexistant, une mère prostituée = une petit fille sauvage qui  vit de rapine et de mendicité.
La rechercher  la nuit sur les trottoirs fut une expérience au-delà de tout ce que je puis exprimer,  et je ne parle pas des petits problèmes rencontrés auprès des « forces de l’ordre », qui pour un peu m’auraient accusé d’enlèvement !
Nous restons en contact avec les « enfants du soleil » où elle se trouve, et nous vous tiendrons au courant de l’évolution de la situation. J’espère qu’avec votre aide,  nous pourrons lui permettre de vivre son enfance plus « normalement ». Ce serait une belle victoire sur la pauvreté, car une vie, ce n’est pas à prendre à la légère…
Ceci est un cas mais combien d’autres attendent une solution qui ne viendra peut être jamais. Ne nous prévalons pas de ces actions. En tant que privilégiés, elles ne sont qu’un juste retour, un minimum que l’on puisse faire.
Sœur Theresa disait déjà, il y a longtemps,  « si je n’apportais pas ma petite goutte d’eau à l’océan, elle manquerait ».
                                Il faut  s’imaginer  qu’il n’existe pas là-bas de « service social » DASS ou autre. Il y a bien une structure qualifiée de « service de la Population Sociale ». Mais elle n’en a que le titre et les moyens sont inexistants face à toutes ces situations.
Toutefois il existe un planning familial, très peu connu. Pour exemple, Nadia. Grace à une association  elle a pris connaissance de la contraception. A 17 ans elle a déjà une petite fille –  50% de la population a moins de 17 ans ! Mais là encore, le pouvoir en place a bien d’autres soucis plus lucratifs à court terme…
                                Une autre réalisation aussi avec une famille que nous avons appris à connaitre malgré la barrière de la langue (il faut un interprète). Le mari, Antoine, est tireur de pousse-pousse à qui vous nous avez permis d’acquérir son propre pousse, lui évitant ainsi de louer ce matériel à la journée (location équivalent à plus de la moitié du produit du travail).
Achat de l’outil – accord avec contrat – mais sous condition d’ouverture d’un compte en banque (situation complètement inédite), et de versement d’une certaine somme hebdomadaire sur ce compte (ce qui est étranger à leur gestion habituelle et  à leur mode de vie. L’Africain vit en général au « jour le jour »). Pour sa femme Perline, c’est la même chose, avec 100 euros nous lui avons permis de monter son petit magasin (parapluie-vêtements-chaussures). Même contrat, même conditions.
                                  Il est vrai que c’est un pari, un défi mais si personne ne leur tend la main, il leur sera toujours impossible de réaliser quelque chose.
Tout ce que nous avons fait, en bien nous l’espérons, c’est en votre nom. Et dans l’espoir d’une avancée pour eux. A vous tous, bonne année et  à très bientôt.
Bernard et Cécile.